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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 18:58


Marguerite Duras, L'homme assis dans le couloir
triptyque corps . voix . violoncelle

Mise en scène Marie-Martine Cheveaux
Création musicale Birgit Yew
Avec Florence Carrique-Allaire et Renaud Farah
Voix Marie-Martine Cheveaux
Violoncelle Birgit Yew
Conception technique Yves Bellot




CALENDRIER                                                                    

> Prolongations du 03 au 27 septembre 2009 au Théâtre des Deux Rêves, Paris

> Le 18 septembre au Festival des Arts Buissonniers au Théâtre de la Boderie, Normandie

> Du 03 au 31 août 2009 au Théâtre des deux Rêves, Paris


NOTES                                                                                 

Je n’invente rien, je n’invente pas. Tout vient de loin, chacun trimballe ses obsessions. Il s’est trouvé que cela a pris forme, que cela a pris corps et après cela me mène. Il n’y a pas d’écriture qui vous laisse le temps de vivre.
M. Duras, Le ravissement de la parole.



      le désir                       la perte de soi                  l’obsession                                
                    la vacuité                        l’épuisement                 le ravissement                         la honte

 


L’homme assis dans le couloir est un long poème, une longue phrase qui ne finirait jamais. Un homme et une femme se perdent dans le désir qui les brûle jusqu’à l’obsession et puis la honte et puis les coups. Ce poème est une longue traversée de l’intime, l’intime des corps avant la parole. Avant la possibilité de dire et donc avant la pensée.
Le texte est explicite, il a la force d’une langue abrupte et poétique.
Ce texte est aussi une métaphore sur le théâtre, en ce sens où cet amour n’existe que parce qu’une femme, l’auteur, les regarde. Il n’y a de théâtre que parce qu’il y a un spectateur, un œil qui le regarde. Serait-ce aussi fort si ce regard n’était pas là ?
Chez Duras, il y a la mousson, l’amour fou, la brûlure, la possession infinie.
Des êtres sans début et sans fin… à cet endroit de la perte de soi-même.

Marguerite Donnadieu est née en 1914 près de Saïgon en Indochine. Le père, professeur de mathématiques, meurt alors que Marguerite a quatre ans, sa mère institutrice investit toutes leurs économies dans une concession qui s’avère être incultivable, la famille vit dans une très grande pauvreté. La mère envoie Marguerite en France pour faire des études, elle s’engage ensuite dans dix années de militantisme communiste et forme le groupe d’intellectuels de la rue Saint-Benoît à Saint-Germain-des-Prés. Marguerite Duras écrit, filme, et met en scène une œuvre qui commence en Indochine ; elle s’éteint en 1996, cinq ans après la publication de l’Amant de la Chine du Nord. Une longue phrase qui s’arrête là où elle avait commencé.


Jeu et mise en scène

Ce texte est une nouvelle, une œuvre littéraire. La difficulté de son passage à la scène est de restituer la beauté esthétique d’une écriture déchirée, poétique, abrupte en même lieu que l’intensité érotique et charnelle de l’histoire. Donner à entendre le labyrinthe du texte et mettre en œuvre le brasier entre ces deux êtres. Dans L’homme assis dans le couloir, l’homme et la femme ne parlent pas, l’intensité du désir est telle qu’ils ne peuvent pas parler comme écrasés par les corps. Notre direction a été de travailler dans une dichotomie entre texte et corps et plonger dans l'intime, dans l'abîme de l'écriture de cette courte nouvelle, moderne, fulgurante...


Marie-Martine Cheveaux

* Laure Adler, Biographie de Marguerite Duras


ILS ONT ECRIT...                                                 


« Un quatuor, quatre instruments pour faire entendre un court texte peu connu de Marguerite Duras.
Premier instrument, leader, la voix forte, d’un érotisme aride et ardent, extrêmement élaborée, stylisée, mais sans aucune fioriture ou mièvrerie, de l’écriture de Marguerite Duras.
Puis, les deux comédiens-danseurs, deux instruments accordés à l’unisson, portés par le rythme et l’expression de leurs corps, attirés, attirants. Très intenses. Bien qu'à distance la moindre action de l’un réagit immédiatement sur l’autre de façon souvent surprenante comme dans le jeu amoureux dessiné par l’auteur.
Enfin la quatrième voix, celle du violoncelle, accompagne ce poème scénique par une très belle composition originale et vient tout naturellement glisser beaucoup d’émotion entre l’auteur et ses interprètes. »

Evelyne Loew, auteur dramatique

Evelyne Loew rejoint le Théâtre du Campagnol naissant sous l’égide de Jean-Claude Penchenat en 1977. Elle assiste Jean-Claude Penchenat à la direction et à la mise en scène (45 spectacles) jusqu’à son départ en 2002.
Elle écrit pour le Théâtre du Campagnol des petites formes, adaptations, carnets de bord, est co-auteur de plusieurs créations collectives (dont, entre autres Le Bal), et pour d’autres compagnies : Marigold, L’Ange Araokatao, Zoé, Gorki / Tchékhov / 1900 (éd. Actes Sud-Papiers). Elle fait un travail sur plusieurs aventures théâtrales : De Saint Thomas à Guignol sur Gaston Baty, Le Fou et la Princesse sur les Copiaus, Le public a bien joué ce soir sur Jean Dasté.
Depuis 2002, Evelyne Loew poursuit ses activités au Théâtre des Quartiers d’Ivry et à La Comédie de Saint-Etienne.


 

« Le corps avec l'énergie tantôt contenue tantôt déployée
Le corps de deux jeunes êtres homme - femme
trempent le texte de Duras dans une symbolique immédiate où l'Eros met en suspend Tanatos pour faire vivre une rencontre des désirs
Un amour où l'attraction entre les êtres se fait de plus en plus vivace jusqu'à l'immobilité finale
Le violoncelle tend les situations dans le silence de la voix qui narre et annonce les mouvements de suspend ou d'approche ou de contact
Et jamais on ne se rend compte que la voix énonce le mouvement des êtres sinon que le violoncelle tend toutes les situations en contrepoint du texte
Jamais on éprouve un sentiment de mort, simplement et à contre jour le mouvement le plus vif de la vie »

Alain Minod, auteur

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La compagnie Des matins dans les arbres crée des spectacles mêlant texte, voix, musique et danse avec le désir de plonger dans la langue d'auteurs classiques et contemporains.

Le texte comme matière de sons, rythmes et danses de l'imaginaire.

Equipe : Marie-Martine Cheveaux Patrice Meynier Sylviane Chérèze

Patrice Meynier, président de la compagnie, contribue à Ventscontraires, la revue collaborative du Théâtre du Rond-Point. 

 

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L'homme Assis Dans Le Couloir, Marguerite Duras

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